Comment pourrais-je mieux connaître Jésus ?

Comment connaitre JésusLa réponse de Joseph Herveau

«Jésus Christ» fait partie des personnalités les plus recherchés sur internet. Beaucoup de personnes s’intéressent donc à lui aujourd’hui, et à regarder l’abondante littérature (passée ou contemporaine) qui lui est consacrée, l’intérêt ne date pas d’hier. Mais la profusion d’informations à son sujet permet-elle de le connaître vraiment ?

« Fan » de Jésus ?

Comme beaucoup d’accompagnateurs d’adolescents, j’ai pu remarquer que lorsque certains d’entre eux se passionnent pour un chanteur, un groupe, un ou une actrice etc, ils connaissent les moindres détails de la vie de leur star. Certains -les plus passionnés- vont même jusqu’à une connaissance très pointue des habitudes alimentaires, vestimentaires, des goûts et préférences de leur idole, etc…

Mais à vrai dire, il ne s’agit là que d’une connaissance à sens unique : la personne adulée ne sait rien de ceux et celles qui l’admirent en secret. Et sauf exception rarissime, ils ne se rencontreront jamais. Sans doute la véritable « connaissance » de Jésus est-elle d’un autre ordre.

Connaître… c’est à dire ?

Dans la Bible, le verbe hébreu que nous traduisons par « connaître » (yada) désigne en réalité tout autre chose qu’une somme de connaissance livresques sur quelqu’un. « Connaître », c’est être en relation, en intimité avec l’autre. L’enfant qui connaît ses parents n’a pas appris par cœur leur biographie. Mais il sait « qui ils sont » pour lui. J’interrogeais l’un de mes neveux en bas âge, sur le prénom de sa mère, et lui de me répondre : « ben, elle s’appelle maman ! ». Ce que cet enfant sait de sa mère, c’est sa présence, son regard, ses gestes et soins quotidiens. Il sait qu’il vit avec elle une relation unique.

Dans la Bible, le peuple apprend patiemment à connaître Dieu par ce que Dieu fait pour lui, notamment lorsqu’il le libère au moment de la sortie d’Egypte, ou qu’il le ramène sur sa Terre après l’Exil à Babylone : « Vous serez mon peuple, et moi je serai votre Dieu » (Jérémie 30, 22).

Mieux connaître Jésus…

Pascal prête à Dieu la phrase suivante : «tu ne me chercherais pas si tu ne m’avais déjà trouvé». St Augustin parle de Dieu en disant qu’il est «plus intime à moi même que moi-même». Au delà d’un intérêt curieux ou historique pour la personne de Jésus, il y a là une belle consonance avec la pensée biblique. «Tu as du prix à mes yeux, tu as de la valeur et je t’aime» dit Dieu par la bouche du prophète Isaïe (Isaïe 43, 4). Jésus témoigne du même amour, et de la même attention pour chacun de nous : il est comme «un berger qui connaît ses brebis et que ses brebis connaissent» (Jean 10, 14).

Car c’est d’abord par ses œuvres, par son action en faveur des hommes et de chaque homme que Jésus se donne à connaître vraiment, et révèle le visage de Dieu. Les épîtres de Paul, -premiers textes chrétiens- comme les quatre évangiles sont autant de témoignages en ce sens ; ils visent à répandre une Bonne Nouvelle : en Jésus, Dieu s’est fait proche de l’homme, il s’est fait homme, (Jean 1, 14) et il a donné sa vie pour nous tous. Et il n’y a pas d’abord là une réalité intellectuelle mais existentielle, en ce sens que ces témoins en ont fait eux-mêmes l’expérience.

Dans l’intimité de Dieu

Entrer dans la prière, ouvrir son cœur au Christ et lui parler est l’une des possibilités pour expérimenter cette intimité, cette « connaissance » de Jésus qui ne peut s’acquérir seulement au moyen d’informations. Bien-sûr, elle n’empêche ni la recherche historique, ni l’articulation entre la foi et la raison, ni le travail théologique, ni la lecture et l’approfondissement des évangiles. Mais elle leur donne sens. Sans la foi, il ne peut s’agir que de connaissances extérieures.

Enfin, pour véritablement connaître Jésus, il faut l’aide de l’Esprit-Saint. Lorsque Jésus interroge ses disciples en leur demandant : « Aux dires des gens qui est le Fils de l’Homme ? », puis : « Pour vous, qui suis-je ? »,  Pierre répond : «  Tu es le Christ, le Fils du Dieu vivant ». « Heureux es-tu » lui dit alors Jésus : « Ce n’est pas la chair et le sang qui t’on révélé cela mais mon Père qui est aux  cieux » (Matthieu 16, 13-17).

Joseph HerveauJoseph Herveau, licencié de théologie, responsable national de la Mission Animation Pastorale – Secrétariat général de l’Enseignement catholique.

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Joseph HERVEAU