La réponse de Daniel Facérias
La question de l’apparence physique du Christ nous interpelle. Était-il grand, brun, comme le représentent la plupart des œuvres d’art ? A quoi ressemble le Christ ? Ces questions interrogent sur le sens du mot beauté, et nous invite à un chemin de contemplation.
La Beauté de la Création est comme récapitulée dans la Beauté de Jésus. Pleinement homme et pleinement Dieu son visage est notre visage. Il est la Beauté dont notre âme est le reflet, dont notre visage est l’ombre comme le dit le psaume 33. La beauté de Jésus se lit et se contemple sur le visage de chaque homme et de chaque femme, sur le visage des plus pauvres, des malades…
Aimer, c’est contempler la beauté qui se lit sur le visage du prochain
Thérèse d’Avila dans son invitation à l’oraison invite les carmélites à aimer la Beauté du visage de Jésus. Elle précise que cette Beauté va au-delà de l’apparence humaine telle que les apôtres l’ont vue, elle est la Beauté de l’Etre même de Dieu. Jésus est Beau car il est la ressemblance de Dieu et comme le dit Saint Bernard, c’est vers cette ressemblance que tout chrétien aspire à aller. Ce Visage de Jésus, le Visage de la Beauté se rencontre en tous comme le dit l’Évangile, on le retrouve dans le pauvre que l’on sert, dans le malade que l’on soigne, dans le fou, l’humilié, l’exclus et tous les « sans visage ». Derrière le masque de la souffrance humaine, derrière ses torsions se cache la Beauté du Visage du Christ. C’est cette Beauté que Mère Teresa demandait à ses sœurs de contempler dans le regard des lépreux et des mourants du Kali Ghat.
Jésus est le chemin, la Beauté, la Vérité et la vie
Ainsi à Noël derrière les ors de la misère d’une étable, de la pauvreté des moyens humains de l’insuffisance économique, le Christ a fait resplendir sa Beauté, et cette Beauté est révélée aux plus pauvres aux bergers à ceux qui en apparence n’ont pas de dignité mais qui dans leur cœur ont été saisi par la Beauté de Jésus. Il s’est fait pauvre parmi les pauvres pour montrer le chemin de cette beauté qui est le chemin du cœur. Il s’est fait petit enfant sans défense pour être à la merci de la vie ordinaire, à la merci de tous.
Ce chemin de la Beauté n’est pas derrière le scintillement du luxe et du pouvoir, il est dans la simplicité, dans l’épure de Bethléem où seul l’essentiel demeure. Ce chemin n’est pas dans les strass et les paillettes, il est dans la pureté de la lumière qu’il dessine humblement sur quelques brins de paille.
L’insaisissable Beauté de Jésus
Ce chemin ne répond à aucun canon académique et il échappe même aux peintres, comme il échappa au peintre du roi d’Edesse contemporain du Christ. Le Roi l’envoya pour peindre le Visage du Christ mais parvenu à proximité, il fut incapable d’en saisir le trait et le Christ se rendant compte lui donne son Image sur un linge. Cela en dit long car cette Beauté du Christ ne peut être saisie que par le cœur, elle n’est pas saisissable par l’œil électronique d’un appareil photo numérique mais par l’œil du cœur de chair, par le sens intérieur qui rend toutes choses nouvelles.
Elle nous invite à changer notre regard à ne plus le rendre consommateur d’émotion et de sentiments mais à le rendre contemplatif et amoureux.
Le monde a besoin de cette Beauté pour ne pas sombrer dans la désespérance disait Paul VI, et c’est en se nourrissant par la Foi de l’insaisissable Beauté de Jésus que nous resterons ferme dans l’Espérance et la Charité.
David Facérias, diaconie de la Beauté
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