Le Christ aux mille visages
Le Christ aux mille visages, travail de collégiens et catéchistes de Péronne (1982)
Trouver une œuvre d’art ou une image illustrant cette question n’est pas forcément chose simple.
En effet, il s’agit de rendre visible une absence. Une absence sur laquelle est fondée la foi chrétienne ! Si les apôtres ont cru, plus particulièrement Pierre et Jean, c’est parce qu’au matin de Pâques, ils trouvent selon ce que leur avait annoncé Marie-Madeleine, le tombeau vide (Jean 20, 1-8).
Aujourd’hui, Jésus Christ se donne à reconnaître dans le Corps des Écritures, Lui qui est Parole de Dieu, dans son Corps sous la forme du pain consacré à la messe et dans son Corps qu’est l’Eglise dont Il est la tête (1Corinthiens, 12, 27).
Les plus anciens d’entre nous ont peut-être encore en mémoire le chant « Je cherche le visage du Seigneur » popularisé par John Littleton : Je cherche le visage, le visage du Seigneur, Je cherche son image tout au fond de vos cœurs.
Le visage est un élément essentiel du corps humain. Ce terme d’ailleurs ne s’applique qu’à l’homme Le visage est celui par lequel nous exprimons qui nous sommes et qui traduit nos sentiments. Dévisager quelqu’un peut conduire à ne pas le reconnaître, à ne pas lui reconnaître une égale dignité. Cracher au visage de quelqu’un, comme l’ont fait les soldats au visage du Christ, c’est nier son existence humaine.
Chacun des baptisés est appelé à être visage du Seigneur, à faire rayonner sur son propre visage, le visage de Dieu (Nombres 6, 25), afin que tous ceux qu’ils rencontrent découvrent qu’ils sont « envisagés » par le Seigneur.
N’est-ce pas ce que nous donne à voir ce « Christ aux mille visages » ?
Constitué de photos d’hommes, de femmes, d’enfants, de personnalités connues ou de simples anonymes, de toutes nationalités, ce visage du Christ nous redit à sa manière ce que saint Paul écrivait aux Galates : « il n’y a plus ni Juif, ni Grec ; il n’y a plus ni esclave, ni homme libre ; il n’y a plus l’homme et la femme ; car tous vous n’êtes qu’un en Jésus-Christ » (Galates 3, 28)
Oui c’est bien l’unité que les chrétiens ont à vivre -unité avec le Seigneur, unité entre eux et unité avec leurs frères en humanité – qui donne à reconnaître Jésus et à croire qu’Il est l’envoyé de son Père pour le Salut du monde. Cette unité que Lui-même vit avec son Père dans la puissance d’amour de l’Esprit (Jean 17, 21).
Bertane Poitou, déléguée diocésaine à la communication, diocèse de Saint-Claude