La réponse de Joseph Herveau
Lorsque Jésus parcourt les routes et les villes de la Terre Sainte, il accomplit de nombreuses guérisons. Qu’en est-il maintenant, alors qu’il est présent dans notre monde de manière différente ?
Les guérisons parmi les signes accomplis par Jésus
Dans les Évangiles, les guérisons opérées par Jésus sont nombreuses : des paralysés se lèvent, des aveugles voient… Mais ce n’est pas tout ! Des pécheurs sont pardonnés, des hommes et des femmes sont restaurés dans leur dignité, comme cette Samaritaine (Jean 4, 1-42) à qui il adresse la parole, ce collecteur d’impôts malhonnête (Luc 9, 1-10) chez qui il s’invite, ou cette prostituée (Jean 8, 3-11) qu’il n’enferme pas dans ses actes.
En Jésus, Dieu vient rencontrer, guérir et sauver l’humanité. Il le manifeste par des gestes très concrets -des signes- qui disent sa puissance, et par lesquels on peut voir qu’il s’intéresse à la personne tout entière et non à un seul de ses aspects comme la maladie, même s’il ne la néglige pas pour autant. Ainsi, dans sa rencontre avec un paralytique qu’on lui demande de guérir il dit en premier : « Tes péchés sont pardonnés ». Puis : « Lève-toi, prend ton brancard, et rentre chez toi.» (Marc 2, 1-12).
Guérir le regard porté sur la maladie
Ce faisant, il nous aide à comprendre que la santé du corps est importante, mais qu’elle n’est que la partie d’un tout plus grand : la personne. Aussi, il nous invite à purifier le regard que nous portons sur la maladie. Un jour, face à un aveugle de naissance, ses disciples lui posent cette question : « Est-ce lui qui a péché ou bien ses parents ? » (Jean 9, 2-3). Sa réponse est sans ambiguïté : « ni lui, ni ses parents. » Il nous révèle ainsi qu’aucune maladie n’est une « punition divine », et nous aide à comprendre que Dieu n’est l’auteur ni des souffrances ni de la mort, (Sagesse 1, 13), et qu’il est venu précisément nous en délivrer comme il est venu nous délivrer du mal en général, et de tout ce qui nous abîme : « Je suis venu pour que les hommes aient la vie et qu’ils l’aient en abondance » (Jean 10, 10).
Guérisons miraculeuses
Jésus guérit-il encore aujourd’hui ? On n’hésitera pas à répondre oui, en précisant qu’il suffit de se rendre à Lourdes ou ailleurs pour le constater. Bien sûr, il existe de par le monde de nombreux cas de guérison physique attribués à Dieu par ceux qui en ont été les bénéficiaires. Parfois, certains sont spectaculaires, en ce sens que les médecins ne leur trouvent pas d’explication. Sans qu’une constatation médicale soit nécessaire, d’autres personnes témoignent d’un sentiment de libération intérieure ou même de la disparition d’un trouble physique.
L’Eglise soigne les corps, les cœurs, les relations interpersonnelles
Sans nier ni relativiser l’importance de ces guérisons, elles sont une manifestation extraordinaire de la puissance de guérison du Christ, puissance qu’il a confiée a ses apôtres et qui est toujours active de façon plus « ordinaire » dans l’Eglise. Car il est toujours présent : « Et moi, je suis avec vous chaque jour jusqu’à la fin du monde » (Matthieu 28, 20) a-t-il dit à ses amis. L’Eglise continue donc le service de guérison du Christ, et elle le fait à la manière de Jésus : en pardonnant les péchés dans le sacrement de réconciliation, dans le sacrement des malades qui soutient lors de l’épreuve d’une maladie grave, mais aussi dans la prière et dans la proclamation de la Parole de Dieu qui aide à vivre. Elle le fait encore en accordant de l’écoute, du soin et du soutien à de nombreux malades à travers le monde, vers qui elle s’approche comme Jésus le faisant de son temps. Ce faisant, elle guérit sans cesse et profondément, car la santé n’est pas que l’absence de maladie. Elle est cette « vie en plénitude » qui est un don de Dieu.
Joseph Herveau, licencié de théologie, responsable national de la Mission Animation Pastorale – Secrétariat général de l’Enseignement catholique.
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